« Saint Jérôme écrivant » de Caravage

Une scène où il fait tout noir, un crâne humain posé sur une pile de livre et un très vieux monsieur tout ridé qui écrit comme s’il allait mourir d’un instant à l’autre… c’est une ambiance sombre et étrange qui règne dans Saint Jérôme écrivant du peintre italien Caravage. On fait toute la lumière sur ce tableau dans Baam ! De l’art dans les épinards.

Caravage, l’enfant terrible du baroque

Michelangelo Merisi nait à Caravaggio une petite ville d’Italie, qui lui donnera son nom d’artiste : Caravage. À l’époque, juste après la Renaissance, les peintres peignent souvent des tableaux religieux en respectant des règles strictes :

• Des personnages à la peau très claire et bien lisse.
• Des membres parfois disproportionnés pour avoir l’air plus gracieux.
• Des anges partout et beaucoup de lumière.

Mais Caravage, lui, veut casser ces codes en peignant des scènes de la Bible avec des personnages plus proches des hommes et des femmes du quotidien. Car pour lui, les saints sont avant tout des humains.

Quel est le message de Saint Jérôme écrivant ?

Presque chauve, le front ridé, amaigri et avec une grande barbe… ce vieil homme que nous peint Caravage, c’est Saint Jérôme. Un personnage très important pour les chrétiens, puisque c’est lui qui a traduit la Bible en latin (de l’hébreu et du grec). Si tu regardes bien la scène, tu verras qu’il travaille dans le noir, vêtu d’un simple manteau rouge. Sur la grosse pile de livres devant lui est posé un crâne humain. C’est ce qu’on appelle une vanité ou un memento mori (« souviens-toi que tu vas mourir » en latin). C’est un code très souvent utilisé par les peintres baroques pour rappeler que tous les hommes sont mortels. Et Saint Jérôme ne fait pas exception, tout saint qu’il est. Caravage innove en étant le premier à représenter les personnages sacrés de la religion comme de simples mortels.

Le clair-obscur, marque de fabrique de Caravage

Pour ajouter du dramatique à sa composition, Caravage utilise la technique du clair-obscur en exagérant le contraste entre les zones d’ombre et de lumière. Dans cette scène très sombre, il illumine uniquement certains détails :

• Le crâne sur le bureau.
• Le bras tendu de Saint Jérôme.
• Son visage et sa main posée sur le livre.

C’est comme si une lumière divine venait se poser sur la scène ou qu’on braquait un projecteur sur les parties les plus importantes du tableau. Pour parvenir à cet effet saisissant, Caravage peignait dans la pénombre et posait des bougies à certains endroits précis pour reproduire les reflets lumineux sur ses sujets. Cette technique a d’ailleurs influencé beaucoup d’artistes à travers les âges et encore aujourd’hui, de la peinture à la photographie en passant par le cinéma. Quel illuminé ce Caravage !

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