Morts pour la France

À partir d’août 1943, Missak Manouchian prend la tête des Francs-Tireurs et Partisans de la Main d’Œuvre Immigrée (FTP-MOI) de la région parisienne. Quelles actions mènent ces résistants ? Comment la police française et l’occupant allemand réagissent-ils ? Découvre la fin de l’épopée de ce personnage emblématique de la Résistance et de ses camarades dans le dernier épisode de Missak Manouchian et les héros de l'Affiche rouge. 

1943, une lueur d’espoir pour la Résistance 

1943 marque un tournant dans la Seconde Guerre mondiale. En effet, sur le front de l’est, les troupes de la Wehrmart essuient plusieurs défaites dont la plus lourde est celle de Stalingrad contre les forces russes. En France, les résistants communistes s’organisent pour affaiblir l’ennemi de l’intérieur : attentats, sabotages, propagande clandestine se multiplient et les FTP-MOI figurent parmi les groupes les plus actifs. Pour les résistants, la victoire contre les Allemands et la libération de la France est un rêve possible. 

Quelles actions mènent les FTP-MOI ? 

60 attentats en 3 mois (soit un tous les 4 jours). C’est le bilan des actions menées par Missak Manouchian et ses camarades contre les forces occupantes allemandes à Paris. Le chef de la FTP-MOI de région parisienne charge Cristina Boico, sa responsable du renseignement de surveiller les mouvements d’un colonel SS. Manouchian veut frapper un grand coup en s’en prenant à un officier allemand haut gradé. 

Léo Kneler, Marcel Rajman et Celestino Alfonso assassinent le colonel Julius Ritter, responsable des Services du Travail Obligatoire en France. 

Face aux attentats, des représailles terribles 

En réaction, la police française déploie ses brigades spéciales des renseignements généraux. Les Allemands exécutent 50 otages français au Mont-Valérien en représailles de l’assassinat du colonel Ritter. 

Comment Missak Manouchian est-il arrêté ? 

Le 16 novembre 1943, Missak Manoukian doit rencontrer son supérieur Joseph Epstein à la gare d’Evry-Petit-Bourg en région parisienne. Surveillés depuis des mois par les brigades des renseignements généraux, ils sont tous les deux arrêtés par la police française. Mélinée, la compagne de Manouchian échappe à la vague d’arrestations qui s'ensuit et se réfugie chez les Aznavourian, futurs parents de Charles Aznavour. 

Interrogés et torturés, Manouchian et 22 de ses camarades sont remis aux Allemands. A l’issue d’un procès expéditif, ils sont condamnés à mort. La presse collaborationniste se déchaine sur les résistants communistes en tenant des propos où se mêlent antisémitisme, antibolchevisme et xénophobie. Manouchian et 21 de ses camarades sont fusillés le 21 février 1944 au Mont-Valérien par un peloton de soldats de la Wehrmart. La seule femme du groupe, Golda Bancic est emmenée à Stuttgart en Allemagne où elle est décapitée le 10 mai 1944. 

Comment Missak Manouchian devient-il un martyr de la Résistance ? 

Pour une officine antisémite française, tuer ces résistants ne suffit pas. Elle veut salir leur mémoire en organisant une campagne afin de les faire passer pour des terroristes à la solde de l’étranger.L’Affiche rougeest alors placardée dans les grandes villes de France. On y dénonce cette « armée du crime » contre la France avec des propos antisémites d’une rare violence. Une propagande qui se poursuit avec la diffusion d’un film dans les cinémas qui dénonce les actions des résistants du FTP-MOI. Mais cette campagne de dénigrement a l’effet inverse de celui recherché. Les Français, épuisés par l’occupation érigent alors les résistants en martyrs et en héros contre le nazisme. 

Missak Manouchian au Panthéon : la reconnaissance de la patrie 

Le 21 février 2024, soit 80 ans après son exécution, les cendres de Missak Manouchian entrent au Panthéon. A travers ce geste, la nation rend hommage et honore tous les résistants étrangers qui ont lutté pour la France. 

👉Tu veux en savoir plus ? Regarde la série Missak Manouchian et ceux de L'Affiche rouge.