La Lozère : habiter un espace de faible densité

En France, la densité moyenne de population est de 118 habitants/km². La densité, c’est le nombre d’habitants qui occupe une surface donnée. Pour la mesurer, on divise le nombre total d'habitants, par le nombre de km² de la zone habitée. Ça peut être celle d’un pays ou d’une ville par exemple.

Les espaces de faible densité en France

En France, la population est inégalement répartie sur le territoire. Dans les grandes villes, la densité peut être très forte, comme à Paris, la capitale, où vivent plus de 20 000 habitants par km² ! A l’inverse, certains endroits sont bien moins peuplés, voire presque déserts. On parle alors d’espaces à faible densité : des espaces, où il y a moins de 30 habitants par km². Ils se situent principalement en milieu rural, c’est-à-dire dans les campagnes, mais aussi dans les endroits peu urbanisés, comme les montagnes ou les zones naturelles protégées. Éloignés des grandes villes et des axes de communications, ces territoires sont souvent isolés.

Aujourd’hui en France, 4,5 millions de personnes habitent un espace à faible densité. Pourtant, ces espaces couvrent 42 % du territoire et représentent près de la moitié des communes françaises. Ils se situent principalement le long d’un axe qui s’étend des Ardennes aux Pyrénées, en passant par le Massif central. Cet axe, on l’appelle la diagonale du vide. À cette diagonale, il faut ajouter certaines zones montagneuses, comme les Alpes, le Jura, mais aussi d’autres espaces à faible densité, comme le centre de la Bretagne ou encore la Corse.

L'exode rural

Comment ces territoires s’adaptent-ils à l’isolement, et à cette perte démographique ? Quels sont leurs atouts et leurs dynamiques ? Pour répondre à ces questions, le meilleur exemple c’est la Lozère. Le département français qui affiche la plus faible densité. Avec environ 15 habitants par km², et un peu plus de 76 000 habitants, la Lozère reste le département le moins dense et le moins peuplé de France. Située dans la partie sud du Massif central, son relief escarpé a participé à l’isolement de ses villages et à leur désertification. Avec ses maisons de pierres, le village d’Hauterives semble ne faire qu’un avec la montagne. Surnommé « le hameau du bout du monde », ici, il n’y a ni route ni pont. Il faut donc passer la rivière grâce à cette petite barque. S’il y a bien quelques propriétés, comme en témoigne l’unique boîte aux lettres du village, aucun résident ne vit ici à l’année. Comme Hauterives, d’autres villages ont été désertés. On parle d’exode rural.

Au cours du XIX^e et du XX^e siècle, les campagnes françaises, dont celles de la Lozère, se sont vidées de leurs habitants, partis s’installer en ville. La Lozère devient alors un désert humain. On observe un vieillissement de sa population et de nombreux services, comme les écoles ou encore les cabinets médicaux, ferment leurs portes.

Vers la fin de l’exode rural

Depuis une vingtaine d'années, la Lozère a entrepris une campagne de développement :

• aménagement de nouvelles routes,
• accès aux nouvelles technologies,
• création de médias de proximité pour rester connectés.

Aujourd’hui, vivre en Lozère n’est plus synonyme d’isolement. L’accès au numérique, avec l’installation progressive du haut débit sur le territoire, facilite la venue de nouvelles entreprises et donc, de nouveaux habitants qu’on appelle les néo-ruraux. Comprenez : les nouveaux ruraux. Ce sont des citadins actifs qui ont décidé de quitter la ville pour la campagne. C’est l’inverse de l’exode rural. Attirés par un meilleur cadre de vie, le calme et les espaces naturels, les néo-ruraux participent à la transformation des espaces ruraux et contribuent à leur dynamisme.

C’est le cas de Thibault et Valentine. Venus de Montpellier, ils ont créé une entreprise de commerce en ligne. Le couple de jeunes actifs propose uniquement des produits locaux. Ils vont les chercher directement chez les producteurs, comme ce fromager. Ces nouveaux résidents contribuent ainsi, à leur tour, à valoriser le territoire, et le savoir-faire de ses habitants.

Des atouts agricoles et touristiques

Le territoire lozérien a de nombreux atouts naturels :

• la forêt : elle couvre près de la moitié du département, et génère environ 2 000 emplois.
• l’agriculture : elle emploie 14 % d’actifs, contre 4 % au niveau national. Et l’élevage est la première source de revenus.

Cet environnement a permis à la Lozère de miser sur le tourisme vert. Un tourisme centré sur la découverte de la nature, et respectueux de l’environnement.

Et la Lozère ne manque pas de sites d’exception :

• les impressionnantes gorges du Tarn ….
• le Parc national des Cévennes …
• ou encore la grotte de l’Aven Armand, où l’on peut découvrir une forêt de 4 000 stalagmites.

Aujourd’hui, comme d’autres espaces à faible densité, la Lozère est en pleine mutation. En valorisant ses atouts et en développant le numérique, mais aussi le tourisme, la Lozère a réussi à inverser le déclin démographique. Elle gagne presque chaque année de nouveaux habitants, qui participent au nouveau dynamisme de son territoire.