Manouchian : l'entrée en Résistance

Le 3 septembre 1939, la France entre dans la Seconde Guerre mondiale suite à l'invasion de la Pologne (pays allié) par l'armée allemande. Le communiste Missak Manouchian, étudiant étranger apatride en France, est mobilisé pour aller au front. A partir de juin 1940, il entre en résistance contre l'occupant allemand et le régime de Vichy.

Méfiance des communistes en France

Le 23 août 1939, l'Allemagne d'Hitler et l'URSS de Staline signent un traité de non-agression : le pacte germano-soviétique. Cet accord définit des zones d'influence en Europe pour les deux puissances. Avec ce pacte, le Führer a les mains libres pour envahir la Pologne. C'est à cause de ce pacte que la France cède à l'anticommunisme. Comment faire confiance à un parti politique soumis aux ordres de Moscou, nouvel allié du Reich ? ► Conséquences : Missak Manouchian et ses camarades communistes sont alors surveillés par les renseignements généraux. Les organes de presse liés au PCF sont dissous. Le parti est interdit le 26 septembre.

1939 : mobilisation de Missak Manouchian dans l'armée française

En octobre 1939, Missak Manouchian, comme d'autres apatrides, est incorporé dans l'armée française. Dans son campement du Morbihan, Manouchian attend des combats qui ne viennent jamais. C'est la « drôle de guerre ». Il renouvelle sa demande de naturalisation auprès des autorités françaises. Son commandant et le préfêt du Morbihan lui rédigent des avis favorables. Mais l'administration française rejette à nouveau sa requête. Le 10 mai 1940, l'Allemagne attaque la France. En quelques semaines, les forces françaises sont vaincues. 7 à 8 millions de civils veulent fuir et prennent la route. C'est la débâcle et l'exode. Le 17 juin, le maréchal Pétain à la tête du gouvernement demande aux Allemands l'arrêt des combats.

Appel à la résistance du général de Gaulle

Le 18 juin, le général de Gaulle lance depuis Londres un appel à résister à l'envahisseur et à continuer les combats. Cette résistance embryonnaire ne fait pas le poids face à l'occupant. Après l'armistice, la France est divisée en plusieurs zones dont deux principales :

• l'une, occupée, au nord
• l'autre, libre, au sud

Les premières lois stigmatisant les Juifs en France sont appliquées dès l'automne 1940. Pétain décrète aussi que les Juifs étrangers peuvent être internés dans des camps. De retour à Paris, Missak Manouchian, démobilisé, retrouve sa compagne Mélinée, avec laquelle il vit une vie semi-clandestine.

Rupture du pacte germano-soviétique et constitution des FTP-MOI

Le 22 juin 1941, les Allemands attaquent l'URSS, rompant ainsi leur pacte. C'est l'opération Barbarossa. Staline change de discours et fait de la lutte contre le nazisme sa nouvelle priorité. Le PCF clandestin s'engage dans une « guerre des peuples contre la barbarie fasciste ». Au printemps 1942, dans la clandestinité, les communistes structurent les FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans de la main-d'œuvre immigrée). Cette résistance compte dans ses rangs quelques Français et une majorité d'exilés qui ont fui la dictature, le nazisme ou le fascisme. Ils sont juifs, roumains, polonais, espagnols, italiens, arméniens. Des «métèques » comme les appellent Vichy et l'occupant. Ces combattants des FTP-MOI mènent à Paris des actions de guérilla urbaine. Des actions rendues possibles grâce au travail crucial des femmes. Agentes de liaison, comme Golda Bancic, elles sont chargées d'apporter les armes, parfois cachées dans de simples chariots de courses pour tromper la vigilance des soldats. La police française traque ces résistants.

► Manouchian rejoint les FTP-MOI en février 1943. Le 17 mars, à Levallois-Perret, il participe à un attentat contre des militaires allemands. Au mois d'août, Missak Manouchian devient commandant des FTP-MOI de la région parisienne. Il est la bras droit du chef militaire, Joseph Epstein. Le combat contre l'occupant continue.

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